Première exposition personnelle d’envergure consacrée à l’artiste Denis Monfleur (né en 1962 à Périgueux) dans un musée en France, Peuples de pierre présente plus d'une centaine d'œuvres visant à montrer pour l’essentiel les travaux les plus récents et les plus emblématiques de sa production, à travers une diversité de formats et de matériaux.
Dans les deux ailes du musée, plus d’une centaine de pièces sont présentées. Parmi elles, une quinzaine entre en résonance par leurs correspondances thématiques ou formelles, avec les collections permanentes de peintures et de sculptures. Un ensemble d'œuvres de très grand format qualifiées de
« Monumentales » est présenté en extérieur dans le jardin et la cour d’honneur de l’Hôtel de Ville et sur les parvis de la Galerie et de la gare Bordeaux Saint-Jean.
Jouant sur l'opposition entre des sculptures puissantes et monumentales de plusieurs tonnes nées dans les carrières et des pièces de petits formats, plus intimes et domestiques, l’artiste est l’un des rares sculpteurs de sa génération à perpétuer la tradition ancestrale de la taille directe et à se confronter aux pierres les plus dures. Son travail s’inscrit dans une tradition séculaire de la sculpture, de l’art roman à Louise Bourgeois, en passant par Michel-Ange, Brancusi, Dubuffet ou encore Chillida.
De formation autodidacte et actif depuis le milieu des années quatre-vingt, Denis Monfleur se partage entre son atelier de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne) et celui de son Périgord natal. Après avoir débuté comme praticien de José Subira-Puig, Dietrich Mohr et Marcel van Thienen, il développe en parallèle une approche personnelle.
À l’exception d’une œuvre de jeunesse réalisée en terre et récemment fondue en bronze (
Portrait de Kafka, 1983), toutes les pièces exposées s’échelonnent de 2010 à 2023, années marquées par l’entrée de l’artiste à la galerie Claude Bernard à Paris. Il s’agit d’une étape charnière dans la carrière de Denis Monfleur qui élargit alors son vocabulaire plastique par l’utilisation de nouvelles techniques et de nouveaux matériaux comme les laves, le basalte, les orgues basaltiques ou encore la diorite. Il explore aussi les riches possibilités de la polychromie, avec un travail poussé sur les patines et développe une technique inédite d’émaillage de lave volcanique.
Toutes les œuvres présentées à la Galerie du musée pourront être découvertes par le toucher. L’une des sculptures de Denis Monfleur,
Dubuffet (2019), déclinée en bois et en bronze, est intégrée au parcours de l’exposition
Prière de toucher ! L’Art et la Matière jouant sur la perception des matériaux et les sens des visiteurs.
Jusqu'au 7 janvier 2024.
Plus d'informations sur
www.musba-bordeaux.fr