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La cache, aux éditions Stock Au « 91 », rue Porte-Dijeaux
Dans la famille Boltanski, je demande le fils : Christophe Boltanski, journaliste depuis plusieurs années, est le fils de Luc, éminent sociologue, et le neveu de Christian, plasticien. Il signe aujourd'hui son premier roman aux éditions Stock.
Son thème : sa famille justement, et ses grands-parents plus particulièrement, personnalités que le grand public connaît moins mais dont les parcours sont tout aussi fascinants.
Le livre s'ouvre sur un simple croquis : une cuisine, une cour où une voiture est garée, une rue. Ce croquis, on le retrouve à plusieurs reprises au fil des pages, et il s'étoffe et se précise à mesure que l'histoire évolue. La cuisine et la voiture appartiennent à la famille du narrateur. Nous sommes rue de Grenelle, quartier chic de Paris.
A la manière d'un Perec et de sa Vie Mode d'emploi, Boltanski se sert de la description d'un intérieur pour évoquer le parcours d'une famille des années 40 à nos jours. La voiture, Fiat 500, est leur seul et unique moyen de locomotion. Pas une course dans Paris n'est faite sans elle. Et pendant les vacances, elle sert à la fois de moyen de transport et de lieu pour dormir, toute la famille s'y entasse. La cuisine, les chambres, ou encore la salle de bain sont ensuite décrits. Chaque description minutieuse fonctionne comme préambule à une anecdote, à un portrait : Une grand-mère force de la nature, qui a survécu à la Polio, et qui se déplace dans l'appartement perchée sur ses hauts talons, s'accrochant à tout ce qui peut l'empêcher de vaciller. Un oncle artiste, qui a transformé une pièce en atelier de création. Des petits enfants qui ont choisi la chambre parentale comme principal terrain de jeu. Un grand-père de confession juive, qui s'est caché plusieurs mois dans une toute petite pièce noire pour échapper aux autorités dans les années 40.
La force de ce texte tient peut être à sa structure. Car au lieu de se lancer dans un récit autobiographique traditionnel, Christophe Boltanski choisit l'esquive, et décide de construire son récit de manière telle qu'il donne au lecteur l'impression de résoudre une énigme. A la fois réceptacle de la mémoire et personnage littéraire à part entière, l'appartement décrit ici fascine d'emblée. Il est l'écrin fabuleux d'une famille dont on finit par devenir les proches.