Lorsque Godard réalise son premier film "A bout de souffle" en 1960 , il n'a apparemment aucune idée de la musique qui va rythmer son long métrage et les pérégrinations meurtrières de Belmondo.. Solal n'a aucun shéma à suivre. Accompagné de son piano, d'un big band et de violons, il va soutenir l'image avec autant de liberté que le souhaite ce nouveau style de cinéma. Le résultat est splendide et son style commence à attirer l'attention.
Rapidement devenu une star à New York dans les années 1960, Solal hérite par hasard de la section rythmique de Bill Evans (Teddy Kotick et Paul Motian) pour un concert, qui connaît un tel succès qu'il est prolongé de dix semaines. La même année, il se produit au Newport Jazz Festival et reçoit beaucoup d'éloge de la part des critiques américains. L'un d'entre eux, Roger Farbey, n'hésite pas à le comparer au grand Art Tatum, prodigieux virtuose des années 1930-1950.
Par la suite, le musicien va entretenir un goût prononcé pour les récitals en solitaire où son art de l'improvisation va impressioner public et critiques. Quelques rencontres importantes suivies ou ponctuelles avec Lee konitz, Stéphane Grapelli, Michel Portal ou encore John Lewis (pianiste comme lui) vont enrichir ses recherches pianistiques.
Retiré du circuit afin de s'atteler à ses mémoires qui viennent d'être éditées chez Frémeaux et Associés, cet immense artiste vient de tirer sa révérence.