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Les mauvais garçons

Ils sont sympas, et attirants, mais méfiez-vous, ce sont des truands !
Une actualité de Anaïs
Publié le 15/11/2017
Bandits, voyous, goujats, gredins, chenapans, canailles, galapiats, margoulins : délicieux synonymes pour un archétype pas si simple. De l'Ukraine au Japon en passant par Paris et New York, ils sont nombreux dans la littérature, et nous fascinent. Alors venez tenter le diable au rayon poche en novembre, tous les sales types des Lettres ont rencard chez nous et vous y attendent de pied ferme !
Ils ont, à Paris, leur propre rue. Dans le 4e arrondissement, bifurquant dans la rue de Rivoli, la rue des Mauvais-Garçons est à retenir. Non pour son Starbucks, mais pour son trait d'union. Orthographe d'un temps où les voyous étaient d'anciens valets, des déserteurs, et avaient un cri de ralliement qui ne ferait plus fuir votre grand-mère aujourd'hui : "Vive Bourgogne ! À sac ! À sac !"

Si les mauvais garçons ont eu une rue, ils pouvaient bien conquérir la littérature.
Les feuilletons, la presse, ils en ont été les héros. Et si les romans policiers ont été longtemps relégués à l'adresse "littérature de genre", ils ont permis aux lecteurs de passer quelques heures délicieuses avec des figures de sales types.

Et aujourd'hui, ils sont partout.

Prenez De sang froid de Truman Capote : désormais classique de la littérature américaine, vous trouverez toujours une gentille libraire bien-comme-il-faut vous le conseiller avec un grand sourire d'encouragement. Devons-nous rappeler que c'est l'enquête de Truman Capote sur deux garçons qui ont tué sans mobile une famille entière ? Et si vous venez au rayon poche aujourd'hui, nous vous conseillerons probablement Tokyo Vice, l'histoire vraie de Jake Adlestein, un américain qui devint journaliste au Japon et mis son nez dans les affaires des Yakuzas. Sans oublier Le Gang des rêves, 1000 pages digne d'un des meilleurs Scorsese, que nous vous promettons de ne plus pouvoir lâcher tant son héros, Christmas, va vous ravir.
Pourquoi les mauvais-garçons fascinent-ils tant ? Peut-être parce que le cinéma et la littérature ont produit une image romantique des truands : ils sont marginaux, ils sont sauvages, et même, ils sont beaux, et intelligents. 

Mais le mauvais garçon a plusieurs peaux et il n'est pas made in America.

Peut-être le plus beau de tous les textes que nous avons réunis, Néons, autobiographie de Denis Belloc, publié pour la première fois en 1990 et sorti des enfers par les éditions du Chemin de Fer en mars 2017, offre un visage de mauvais garçon bien différent. A la fois crus et poétiques, les souvenirs d'un jeune homme qui fut voleur, prostitué, errant dans les rues de Barbès et Pigalle.
Néons nous semble être un parent pas si lointain de Requiem des innocents, où Louis Calaferte revient sur son enfance misérable à Lyon, sur sa propre cruauté et la noirceur de son univers. Calaferte que nous célébrons deux fois dans notre sélection puisque nous y avons ajouté La mécanique des femmes, fragments splendides et érotiques, inventés ou repris à des femmes de mauvaises vies après l'amour.

Enfin, nous aussi nous ne respectons pas les règles et le dernier mauvais garçon dont nous allons vous parler est en fait une mauvaise fille. Cookie Mueller, icône de l'avant garde underground des années 70 et 80, muse de Nan Golding et de John Waters, vous prouve grâce à Traversée en eau claire dans une piscine peinte en noir qu'elle faisait en une journée, plus de bêtises que vous en toute une vie. Les éditions Finitude ont eu le bon goût de nous la faire découvrir, et Clotilde Coureau vous en fera la lecture à la Station Ausone le 25 novembre.

Vive la Littérature ! à sac ! à sac !


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