Alessandro Scarlatti (1660-1725) – Missa defunctorum , Magnificat.. - Odhecaton – Arcana Le moins célèbre des Scarlatti (le père de Domenico) souvent considéré comme le fondateur ou du moins au même titre qu’un Provenzale un instigateur de l’opéra napolitain, n’était pas à proprement parlé un avant-gardiste, il a certes suivi les goûts de son temps pour de nouvelles formes d’expressivités théâtrales mais n’a pas eu l’impact d’un Schütz en Allemagne ou d’un Purcell en Angleterre. Sa musique religieuse est encore moins jouée aujourd’hui que certains de ses opéras (René Jacobs avait enchanté la critique en 2003 en nous faisant découvrir son « Griselda » chez Harmonia Mundi). Après une tentative réussie d’Alessandrini chez Naive avec la magnifique Anna Simboli, l’ensemble italien Odhecaton, habitué aux trésors de la Renaissance (Messes de Josquin ou de Palestrina entre autres) nous fait entendre avec une précision et un équilibre sans failles quelques extraits de ces œuvres méconnues pourtant d’une grande beauté (à écouter d’urgence l’eusirientes implevit bonus du Magnificat) |
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Marc Buronfosse – AEGN – Abalone Production De Miles Davis (période électrique) à Nils Petter Molvaer en passant par le bassiste expérimental Bill Laswell, le jazz s’est souvent aventuré dans les méandres du funk, du dub ou plus récemment de la musique électronique. C’est bien le cas dans cet album remarquable du contrebassiste français au parcours déjà bien riche (aperçu chez Bojan Z et Julien Lourau entre autres ) qui brasse subtilement des instruments aux influences méditerranéennes (l’album a été enregistré en Grèce) à de tortueuses nappes sonores jamais gratuites. Le résultat est vraiment emballant, la musique est organisée comme une transe riche en micro climats toujours en évolution. Elle n’est jamais prétentieuse mais au contraire toujours sincère et novatrice. |
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Cass McCombs – Mangy Love – Anti Ce musicien est un orfèvre, sa musique est lumineuse et sans effets, on plonge dans un temps passé lorsque Steely Dan régnait en maître sur le mariage « musique technique et textes acerbes ». On capte une flûte délicieuse, une suite de riffs inouïs (le sublime « opposite house ») une voix blanche à la tessiture californienne, une caisse claire à l’unisson rappelant la battue géniale d’un Nick Masson (Pink Floyd). Le disque entier est en apesanteur, les mélodies sont sublimes. A noter la présence de la chanteuse Angel Olsen qui vient de sortir au même moment un album très réussi « My woman » dont je reparlerai sans doute dans un billet futur. |