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Faudrait voir (à ne pas rater) : VOYAGES INSULAIRES / Maitetxu Etcheverria / Arrêt sur l’image galerie

Maitetxu Etcheverria
Une actualité de Sophie Poirier
Publié le 27/06/2017
La photographe Maitetxu Etcheverria dans ses Voyages insulaires mêlent le paysage de l’estuaire et les jeunes travailleurs saisonniers. Première partie de son exposition à Arrêt sur l’image Galerie.
Les îles de l’estuaire, certaines minuscules, ont eu plusieurs vies. Parfois, elles ont disparu quand d’autres apparaissaient. La photographe Maitetxu Etcheverria, diplômée des Beaux-Arts de Bordeaux et de l’École nationale de la Photographie d’Arles, dit avoir « vécu la disparition de l’île de Trompeloup au large de Pauillac, il y a deux ans, comme l’élément déclencheur de son travail et le point de départ de ses premières images. »
Paysage fascinant à découvrir cette Gironde, mélange de Dordogne et de Garonne, les berges, les îles au cœur, et des terres viticoles qui nécessitent toujours des travailleurs. Dans la lointaine tradition des ouvriers agricoles, nomades ou immigrés, de jeunes gens s’arrêtent encore ici pour un travail temporaire. Devant l’appareil de Maitetxu Etcheverria, ils posent : et les voilà devenus les beaux héros saisonniers. Est-ce qu’ils appartiennent à une Amérique rurale et isolée, à une fière lignée slave, ou à un film ?
Avec ce travail photographique, on voit bien que c’est la façon de regarder qui dépayse, plus que le sujet lui-même. Leur façon de se tenir, ce qui se lit dans leur visage, les douceurs, des rêveries, une mélancolie, un espoir, tout nous donne l’impression de faire face à des personnages de fiction. On les imagine volontiers dans les pages d’un livre…
Avec Maitetxu Etcheverria, les paysages aussi voyagent. Parfois, la lumière rougie du soir donne un air d’Afrique. On croit longer une mangrove tropicale quand la vase brune envahit les racines. Ou bien, avec ce chien installé à la proue du bateau, en train de traverser le bayou américain. Là, les arbres dorés font apparaître une barque oubliée qui a l’air d’un trésor. Au milieu d’un grand paysage bleu, une île verte… Et eux, les jeunes travailleurs de l’estuaire restent, contemplatifs, courageux au labeur, avant de repartir.
L’argentique donne une épaisseur, l’eau semble en mercure, et les grands formats font des face-à-face touchants.
Très belle exposition personnelle. Une autre partie sera présentée au château Palmer à Margaux, à partir du 4 septembre. À voir aussi : 5 tirages au Frac Aquitaine dans le cadre de l’exposition collective Des Mondes Aquatiques #2.

Pour en savoir plus

Voyages insulaires - Maitetxu Etcheverria

Du 15/06/2017 au 13/07/2017
Maitetxu Etcheverria
À quelques kilomètres de Bordeaux, l’estuaire de la Gironde abrite un chapelet d’îles, peu connu ...

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