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Faudrait voir (à ne pas rater) : Par les lueurs - 100 ans de guerre & Contrastes simultanés

Par les lueurs
Une actualité de Sophie Poirier
Publié le 14/11/2016
Les cent ans sont calculés depuis la guerre 14-18, celle qu’on a qualifié à la fois première et der des der. Sans doute avait-on compris que la guerre dure toujours… Pour en parler, le Frac Aquitaine peut se féliciter d’avoir invité la commissaire d’exposition, Julie Crenn. Elle a composé (à partir des collections des FRAC Aquitaine, Limousin, Poitou-Charentes, Corse) cette passionnante proposition. L’art contemporain éclaire : "Par les lueurs" d’œuvres métaphoriques, conceptuelles, politiques et critiques.
Il n’est pas si fréquent qu’une exposition collective respecte autant l’équilibre. Vidéo, photos, installations, sculptures, peintures, références (Boltanski) ou artistes émergents, chaque œuvre est pleine.
Pleine de signes et de récits avec dedans les grands trous – qu’il s’agisse de mémoire, d’absence, de mensonge, d’effacement ou des traces laissées par un obus sur une terrasse où l’on jouait.
Pleine de mouvements – de fuite et de déplacements, comme ceux, sans fin, dans la tapisserie murale, projection lumineuse, de Brigitte Zieger, des personnages traversant une forêt exotique (sont-ils des soldats, des maquisards, des réfugiés ?). Ou le contraire, s’arrêter pour que quelque chose se passe : STRIKE, œuvre-néons, propose une excitante expérience collective de l’immobilité.
Et, pleine aussi de listes, car la guerre a toujours avoir avec le grand nombre. Par exemple, l’ensemble iconographique de Régis Perray, Le mur des sols de guerres, classé en 21 catégories : « les sols archéologiques, les sols de paysages, les sols de planètes, les sols pollués, les sols religieux et sacrés, les sols de catastrophes, les sols de cimetières, les sols de routes et voies, les sols de sports, les sols de travail, les sols de loisirs… »
Oui, les champs de bataille prolifèrent, et les artistes en racontent une part, nous aidant à nourrir nos résistances et nos engagements.

Issu du même projet, Lumière(s), plusieurs pièces et des photographies de la collection du Frac Aquitaine ont été réunies au Château de Cadillac sous le titre de Contrastes simultanés.
Au milieu des immenses salles du château, quatre œuvres contemporaines dialoguent avec des tapisseries gigantesques datées du XVIIe siècle. Difficile d’exister ici – qu’on soit œuvre ou qu’on fusse duchesse - tant le décor en impose. Spectre - de Pierre Vadi, parmi sa série des objets anxieux - représente de longues tresses colorées et translucides qui descendent du plafond. Fantasme d’évasion ? Peine perdue…

Les photographies installées dans la salle du Navire souffrent un peu – paradoxalement – des reflets. Beaux tirages, comme un condensé de l’histoire de la photographie noir et blanc : Willy Zielk (1929), Raymond Depardon (1983), deux montages de Mattia Bonetti (1982-1983), un Voile d’Afrique de Bernard Plossu (1975) ou le portrait de Cindy Sherman (1984) par David Seinder
La visite du château de Cadillac a aussi son intérêt patrimonial. Nous voilà au sous-sol, dans l’ancienne prison de femmes et son passé sinistre. Surprise de la salle des échos : prévoir quelques secrets à se chuchoter d’un coin à l’autre…

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