Chargement...
Chargement...

L'économie du vivant

0_capc-musee-d-art-contemporain-de-bordeaux.jpg
Du 02/02/2017 au 04/02/2018
Horaires d'ouverture : Non renseigné
Lun
Mar
Mer
Jeu
Ven
Sam
Dim
Initiée par le Jeu de Paume, et en partenariat avec la Fondation Nationale des Arts Graphiques et Plastiques, la programmation Satellite est, depuis 2015, coproduite avec le CAPC musée d'art contemporain de Bordeaux et présentée à Paris et Bordeaux. La programmation Satellite est confiée chaque année, à un commissaire différent. Pour cette édition 2017, intitulée L'économie du vivant, le Jeu de Paume et le CAPC musée ont convié Osei Bonsu, commissaire d'exposition et auteur basé à Londres. Les expositions de la programmation Satellite s’accompagnent de quatre publications, confiés chaque année à des graphistes indépendants.


Les expositions de L'économie du vivant sont également présentées au Jeu de Paume à Paris et à la Maison d'Art Bernard Anthonioz à Nogent-sur-Marne en 2017.

L'économie du vivant

Présentant le travail de quatre artistes internationaux, L’économie du vivant puise dans les arts visuels, l’archéologie, la musique et la littérature de quoi établir une nouvelle carte des migrations du monde contemporain. Notre propos est de considérer la constante mobilité des corps, des plantes, des animaux, des œuvres d’art, ainsi que d’un certain nombre d’autres produits culturels.

Composée d’une série de quatre expositions personnelles, la programmation se fonde sur l’idée qu’une des façons de comprendre l’état du progrès humain au XXIe siècle est de consigner l’expérience vécue. Observant le monde à travers la lentille du présent, les artistes construisent leur propre subjectivité en considérant les rapports qui se nouent entre la mémoire et la fiction, les communautés et les civilisations, les vivants et les morts. L’économie du vivant reconsidère la valeur des peuples dont l’histoire n’a pas laissé de traces, s’intéresse aux vols des oiseaux poussés par les grands vents, aux sentiers qu’empruntent les rêves, aux chants et aux récits de liberté. Dans un paysage géopolitique en constante expansion, nous pouvons voir comment les grands axes imposent conflit et agitation à la circulation des peuples, des marchandises et des processus. Dans ce monde hégémonique, qui doit ses empires et frontières à la guerre, comment ne pas comprendre le besoin de lieux de recueillement et d’espaces de rencontre au sein de notre réalité commune ? Reconnaître que l’histoire est un espace fragile, c’est prêter l’oreille aux discrètes histoires individuelles qui filtrent à travers les récits imposés. De là, nous pouvons entamer une archéologie du temps qui met au jour des « choses » jusqu’alors invisibles : un autre territoire, un imaginaire transnational.

Bien au-delà du simple projet d’une cartographie concrète de l’histoire, le cycle d’expositions s’attache à considérer la façon dont le corps politique se meut dans des espaces tant locaux qu’historiques ou symboliques. Dans une série d’œuvres spécialement commanditées pour l’occasion, les artistes réactivent, à travers le prisme de leurs supports, des événements et des récits ancrés dans l’expérience politique individuelle et collective. Ils ont en commun un intérêt pour les histoires vivantes des communautés et cultures auxquelles ils appartiennent, et en captent les expressions intangibles et immatérielles. Par-delà les structures narratives globales qu’ils définissent, les espaces ouvrent souvent sur un vide sur fond duquel mots, gestes et rencontres peuvent advenir. En y pénétrant, nous découvrons que nous nous éveillons peu à peu à la clameur de notre propre réalité ; à des vies étrangères ; à l’oubli et au déplacement ; aux souffrances de l’exil et de la perte des traditions.

L’édition 2017 de la programmation Satellite, qui s’ouvrira avec Ali Cherri et se cloturera avec Jumana Manna, est tournée vers la transmission et la préservation de l’histoire en tant que réceptacle de la mémoire vivante. Ces confrontations ouvriront l’espace propice à l’exploration du temps et de la temporalité que mènent Steffani Jemison et Oscar Murillo, dont les pratiques formelles mettent en évidence une poétique des gestes physiques influencée par ces facteurs socio-économiques que sont les usines, les projets d’aménagement urbain ou les parcs publics.

Prenant pour base le support filmique, L’économie du vivant sera interdisciplinaire, invitant à un dialogue effectif et ciblé avec l’image mouvante. Lieu d’accueil de la complexité de la pratique artistique contemporaine, ce programme constituera un formidable point d’entrée à un champ disciplinaire très vaste, qui va de l’ethnomusicologie et des systèmes archéologiques aux discours coloniaux et aux utopies du progrès racial.

Osei Bonsu

 En savoir plus